Le diable dans les cathédrales ! Sa présence peut surprendre. Le temple du Christ donnerait-il asile à Satan et à toutes ses cohortes de démons ? C'est, du moins, ce que le visiteur de nos grandes cathédrales peut constater, à l'observation de la statuaire qui orne leurs façades et leurs porches d'entrée, ainsi qu'à la contemplation de leurs vitraux. C'est aussi ce que nous content certaines légendes enfouies dans l'imaginaire populaire, montrant le diable intervenant sur les chantiers des cathédrales.
Les imagiers - les sculpteurs en figures au Moyen Âge - y ont façonné tout un bestiaire fantastique composé de dragons ailés, de serpents, de gargouilles, de chimères. Était-ce alors leur vision du démon qu'ils immortalisaient dans la pierre, ou ces animaux étranges représentaient- ils tout autre chose, un langage symbolique des bâtisseurs ayant une portée ésotérique ?
Au fond, qu'est-ce que le diable et que représente-t-il ? On sait qu'il était déjà là, au Commencement des temps, créé par l'Éternel, et présent dans le jardin d'Éden et dans l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Satan, apparaissant alors sous les traits du serpent, serait-il le vecteur de la Connaissance ? La faute d'Adam serait-elle alors d'avoir voulu « connaître » ?