Le Diable est dans les détails
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Le cinéma comme fabrique de la grammaire des espèces
Dans les deux brefs essais qui composent ce volume est mise à l'épreuve la notion de grammaire des espèces, dans l'usage qu'en fait le cinéma.
Le propre du cinéma, comme art et technique, est de travailler en premier lieu sur la mise en visibilité des sujets humains en tant que corps. Ici surgit d'emblée l'enjeu des phénotypes, c'est-à-dire de la relation qui s'établit dans le champ du visuel et de l'observable entre un corps singulier, un groupe de corps humains, et une catégorie.
La grammaire des espèces, au cinéma, c'est le mode d'épinglage, de classification et de hiérarchisation des sujets- corps selon leurs propriétés phénotypiques : la présentation d'un corps sur le mode propre à le faire apparaître comme ce qu'il est supposé être.
Cette opération, si on la suit attentivement dans sa conduite pratique, a des conséquences aussi lourdes qu'irréversibles. Les logiques de la grammaire des espèces et l'esprit de la démocratie moderne ne font pas bon ménage. Comment le cinéma se fraie-t-il son chemin entre les premières et le second ? Telle est l'interrogation qui soutient la démarche à l'oeuvre dans ce livre.