Casida VI de l'impossible main
Je ne veux rien d'autre qu'une main,
une main blessée, si possible.
Je ne veux rien d'autre qu'une main,
dussé-je passer mille nuits sans lit.
Elle serait un pâle lys de chaux,
ce serait une colombe amarrée à mon coeur,
elle serait la gardienne qui, dans la nuit de mon trépas,
interdirait fermement à la lune d'entrer.
[...]
Le recueil de poésie Le divan du Tamarit (1940) du grand poète espagnol Federico Garcίa Lorca (1898-1936) est composé de « gacelas » et de « casidas », poèmes faisant référence à la tradition arabe. Cet ouvrage a pour toile de fond la ville de Grenade chère au coeur du poète, la nature et ce jardin du Tamarit appartenant à son oncle où il aimait venir se ressourcer. C'est une oeuvre majeure sous le signe de l'amour et surtout celui de la mort. Amour et mort : deux notions indissociables lorsque la vie demeure impitoyable pour l'enfant, l'innocence bafouée et l'être incompris, meurtri...
La poésie de Federico Garcίa Lorca demeure intemporelle, car elle nous permet de comprendre en partie ce monde troublé de sensations et cette perplexité dans laquelle nous évoluons au quotidien. Amour, mort, émotion... sa poésie émeut, bouleverse.