Il n'est pas un seul des chapitres de ce livre qui ne parle de ce qu'est l'amour dans toute sa force, dans ses terres de conquête ou d'expression. Pas un seul non plus qui ne se développe à la lumière d'une pensée rigoureuse et sensible dans ses féconds détours. Par leur succession, ces textes nous font suivre le parcours intellectuel, philosophique et psychanalytique de Françoise Coblence, guidée, inspirée par son expérience du divan et du fauteuil. Elle avance, à partir de Freud, en compagnie de Rousseau, Starobinski, Pontalis, Hannah Arendt, Levinas et de tant d'autres interlocuteurs... Sa compréhension de la pitié, ou plus précisément du dialogue de la plainte et de la pitié, sa perception de ce qui construit le rapport à l'autre, ouvrent à une vision nouvelle des échanges de personne à personne, qu'il s'agisse des liens amoureux ou des vicissitudes du transfert et du contre transfert. La place accordée à la question de l'affect, à son apparition, à ses destins, à son rôle dans la vie psychique - « l'affect ment-il ? » - est fondamentale : l'affect est la vie même du domaine de psyché.
L'auteur nous conduit dans les arcanes de l'esthétique, celle du dandy, vide et glacée, et celle qu'anime la souffrance de l'artiste, Baudelaire, Proust ou Mahler. Enfin est abordée la question de ce qui se transmet d'une génération à l'autre du traumatisme infernal de la Shoah.
Un livre qui fera reconnaître l'ampleur d'une pensée que la modestie de son auteur ne claironnait pas.