Un récit-enquête sur les traces d'un fanatique au temps
de la guerre froide, Jean Kanapa (1921-1978). Ancien
élève de Sartre, intellectuel du PCF suspicieux et austère,
archétype du stalinien redoutable et redouté, son histoire
se confond avec celle du parti pendant plus de trente ans :
aveuglement, mensonge, négation de soi et repentir.
Michel Boujut nous entraîne, cinquante ans après, dans
l'autopsie sentimentale d'un cadavre encombrant. Il se
passionne pour Kanapa, l'inquisiteur porté par une idée
communiste aujourd'hui disparue, l'interroge à distance,
lui demande des comptes. Faut-il sauver le soldat Kanapa ?
Et comment a-t-on pu être stalinien ?
Autour de cette sombre figure, le récit de Boujut emprunte
des chemins de traverse et des souvenirs personnels pour
se propulser du trop-plein idéologique d'hier au vide du
sauve-qui-peut libéral actuel.
Au fil du voyage se dessinent l'imaginaire et la culture
communistes. Et, en contrepoint, ce que cette Histoire fait
résonner en nous : rejet radical ou fascination trouble ?