Née en 1871 à Nuoro, Grazia Deledda est
l'auteur d'une oeuvre abondante qu'elle situe
essentiellement dans le pays de son enfance, la
Sardaigne. Autodidacte, elle a su fixer son
écriture loin d'une véritable tradition littéraire :
une fine observation de son environnement
immédiat depuis la fenêtre de la maison lui a
permis peu à peu de créer son propre univers.
Dans un pays où l'arriération économique et la
présence de la religion ne jouent pas en faveur
de l'indépendance et du développement culturel
des femmes, elle ne reçoit nulle formation : sa
production est donc fondée sur l'expérience,
l'introspection et le contact avec la nature.
Sur la rive gauche du Pô, le village de
Casalino est en pleine effervescence tandis que
se prépare la procession de la fête de Dieu.
Adone, orphelin de père, rêve d'une vie
meilleure, souhaite étudier, mais son entourage
s'y oppose : «Adone restera paysan». Le
sentiment d'abandon du jeune homme prend
alors une telle ampleur que la fuite s'impose à
lui comme l'unique issue de secours. Quelques
années plus tard, il revient au village pour fêter
l'obtention de son brevet d'instituteur : le fossé
s'est creusé entre ses convictions et les
traditions ancestrales de Casalino.