Le féminin
Un sexe autre
« Mon corps est à moi » ! clamait-on en 1968. Hélas non ! Le corps féminin est encore à conquérir. Il est soumis aux forces de la destinée que sont les règles, la grossesse, l'accouchement, la ménopause. « On ne naît pas femme, on le devient », énonce Simone de Beauvoir. On ne naît pas femme, certes ! Mais bébé de sexe féminin. De fille, on devient femme, souvent mère. Mais le féminin, érotique, libidinal, au sens où il se différencie de la féminité, se conquiert, s'arrache.
Plus qu'un « deuxième sexe », le féminin est un sexe « autre ». Freud l'énonce sans ambages : « Peut-être ce qui fonde cette crainte, c'est le fait que la femme est autre que l'homme ». Une femme peut être perçue comme hostile et castratrice. « Le refus du féminin » pourrait être une mesure de protection. Mais qu'en est-il alors du maternel, puisque la première femme de tous est la mère ? L'ouvrage différencie le féminin du maternel et précise ce qui à la fois les distingue et les fait se rejoindre.
L'auteur propose une conception psychanalytique du féminin qu'elle élabore et précise depuis de longues années. Un féminin construit en fonction du masculin, qui se différencie de la personne de la femme et de la féminité, antagoniste mais non clivé du maternel, porteur de risques de souffrance mais aussi des chances d'un destin d'ouverture et d'épanouissement.