Concrètement, j'écris ces tribunes le matin en me levant, en réaction à la lecture de la presse, la veille, ou des informations matinales. Il s'agit de « faire quelque chose » de la colère qui me saisit devant tel ou tel aspect de notre monde, de m'expliquer avec ce qu'il a d'insupportable, de repérer la logique dans laquelle il s'inscrit et qui l'a rendu possible, et, au bout du compte, de partager littéralement mon « point de vue » - pour le questionner [...]. L'urgence de l'époque m'empêche de rabattre ces interventions sur l'anecdotique des dits événements. Car, le déclencheur, non pas de ma colère, mais de cette écriture publique, est toujours le sentiment que le Discours Analytique jette sur le fait examiné une lumière rasante qui le fait apercevoir d'une manière inédite : au point de suggérer parfois où devrait trancher l'acte politique si ce dernier en était prédicable.
Marie-Jean Sauret