Le Fleuve sans rives est le seul texte de commande que Juan José Saer ait accepté d'un éditeur. Ce « traité imaginaire », pour reprendre le mot de l'auteur, est dédié au Río de la Plata, le vaste fleuve argentin qui a bercé son enfance. À la croisée du roman et de l'essai historique, s'inscrivant dans la lignée des grands textes que sont le Danube de Claudio Magris et la Méditerranée de Fernand Braudel, il constitue l'un des sommets de l'oeuvre de Saer.
« Cette impossibilité de s'identifier à une tradition unique, ce déchirement entre un passé trop lointain et un présent insaisissable, cette impression d'être perdu au milieu d'une foule sans racines, contraint d'adopter des règles de conduite individuelle et sociale dont personne ne serait capable de justifier la légitimité, ce flou, si révélateur de notre époque, touchant à la nature même de notre être, tout cela est apparu, plus tôt probablement qu'en toute autre partie du monde, dans les environs immédiats de notre fleuve sans rives. »
(extrait du Fleuve sans rives)