Le 1er novembre 1954, commence l'insurrection algérienne. Le FLN, que l'on découvre alors, en a pris l'initiative. Il accomplira en huit ans son but premier, l'indépendance de l'Algérie.
Ses fondateurs sont issus du parti de Messali Hadj, leader charismatique de la lutte pour l'indépendance, dont le combat a commencé dès les années 1920. C'est dans des conditions particulières, de clandestinité et de lutte armée, de « crise berbériste », de conflits entre willayas et clans, que se sont développés au sein du mouvement les éléments constitutifs d'une bureaucratie. Ses modèles de référence furent le caïd, le notable rural, un pouvoir qui trouve ses racines dans la tradition nationale.
Si par-delà les intérêts individuels et les passions, les manoeuvres et les conspirations, les dirigeants du FLN avaient tous en commun leur engagement total en faveur de la guerre d'indépendance et leur patriotisme, l'absolutisme avait été érigé en principe. Il demeure en maître dans l'Algérie nouvelle, malgré les aspirations populaires, qui se sont encore manifestées avec le Hirak de 2019.
Mohammed Harbi fut un des acteurs de ce mouvement. Il s'engage à 14 ans pour l'indépendance, exerce des responsabilités dans la clandestinité puis dans l'Algérie nouvelle, et subit la répression et la prison. En historien reconnu, il porte un regard lucide et critique sur cette histoire.
Le FLN : mirage et réalité, a été publié pour la première fois en 1981, la présente édition, revue et augmentée, est indispensable à la connaissance et la compréhension de ce que fut le FLN, comme de l'Algérie d'aujourd'hui.