Mais qu'est-ce donc qu'une « morale laïque » ?
À l'heure où l'on se remet à parler d'enseigner la « morale laïque », peut-être n'est-il pas entièrement inutile de revenir au sens des mots - du moins, au sens qu'ils ont pu revêtir, lors de la fondation de l'école laïque.
Non pour dire que les termes ont eu alors un sens plus précis qu'aujourd'hui, ou encore pour regretter hier. Et cela, bien que les adeptes du progrès linéaire auraient du mal à démontrer que les accroissements des injustices sociales, le développement des communautarismes, le mépris ou le rejet des plus faibles, les incendies - toujours accidentels - des camps de Rroms, représentent aujourd'hui un « progrès », dans l'ordre de la conscience morale...
Plutôt, pour revenir sur la pensée complexe de celui qui forgea le concept de « laïcité », fut le maître d'oeuvre de l'école laïque, l'artisan de la Loi de 1905, entre autres, mais seulement entre autres. Il s'appelait d'un nom qui dit vaguement quelque chose aujourd'hui : Ferdinand Buisson.
Qu'est-ce que le sens moral, ou encore la conscience morale ? Qu'est-ce encore que le sentiment religieux ?
Découverte de la pensée d'un philosophe, dont le moins qu'on puisse dire est qu'il fut un acteur majeur de la République
naissante : Ferdinand Buisson.