Pascal Vandenberghe, jeune homme inlassablement pressé. Qui pense et agit vite. Au départ, son chemin ne fut pas bordé de roses. Enfance ennuyeuse, scolarité escamotée, étouffement familial. France, Allemagne, Brésil : l'errance durera plusieurs années, avec en poche un seul diplôme, ajusteur-mécanicien. Une école de la vie âpre qui ne l'empêchera pas de découvrir le livre, à moins que ce soit le livre qui l'ait découvert. D'abord, on pense aux grands écrits autobiographiques de la littérature dite « prolétarienne » des années trente. Mais le livre métamorphose l'homme, le serviteur devient maître et il utilise son énergie à défendre la cause du livre. Sa connaissance des hommes, enrichie d'une culture littéraire éprouvée sur le terrain, l'incite à explorer tous les secteurs de la commercialisation du livre, en passant par la FNAC d'abord, puis l'édition parisienne dans ce qu'elle a de plus noble et d'exigeant. Au bout de l'aventure, il y aura les librairies Payot qu'il dirigera durant dix ans avant d'en devenir l'actionnaire majoritaire. Devenu un personnage incontournable de la scène culturelle romande, ce personnage échappé d'un roman de Balzac s'est confié à Christophe Gallaz pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, racontant près de quarante ans passés au service du livre. L'ouvrage se conclut par un essai en forme de credo, « La librairie est un sport de combat », véritable plaidoyer pour la cause du livre. Un maître mot plane sur ces pages : l'énergie, cette fleur de l'intelligence.