Le gâchis
Jacques Tissier est le pseudonyme de Claude Juin, qui en mars 2011 soutint une thèse de doctorat en sociologie à l'EHESS : « La guerre d'Algérie. La mémoire enfouie des soldats du contingent. Des jeunes gens ordinaires confrontés à l'intolérable ».
Soldat du contingent en 1957 et début 1958, d'abord dans les plaines de la Petite Kabylie ensuite, dans le massif de l'Ouarsenis, Claude Juin remplissait les pages de petits carnets, pour l'aider à fuir l'horreur, la peur et l'ennui. Ce furent la source de son récit Le Gâchis publié aux EFR en 1960. Dès son retour début 1958, il éprouva le besoin d'écrire pour se libérer. Pour aller mieux.
Depuis la fin de la guerre, il est retourné plusieurs fois en Algérie, il aime ce pays, il a aujourd'hui des amis, dont d'anciens combattants de l'A.L.N. Il croit à la vraie réconciliation des deux peuples.
En novembre 2013, il retourna à Isserbourg (aujourd'hui Laghata), le lieu de son cantonnement, il fut reçu par le maire qui à sa demande l'emmena à la ferme Moll, lieu sinistre où se pratiquaient tortures et exécutions sommaires. « Une sorte de tâche dont je devais m'acquitter, tôt ou tard. Un devoir à accomplir » écrit-il, dans la postface de cette édition.
La réédition du Gâchis participe au devoir de mémoire, ainsi qu'aux débats pour vaincre le sujet tabou de la guerre d'Algérie.