« Andrea Zanzotto ne décrit pas, il circonscrit, enveloppe, prend puis laisse. Ce n'est pas vraiment qu'il se cherche lui-même, ni même qu'il cherche à échapper à sa réalité : c'est plutôt que sa mobilité est à la fois physique et métaphysique, et que l'inscription du poète dans le monde demeure hautement problématique et n'est pas même souhaitée... Il s'agit d'une poésie très cultivée que la sienne, un véritable plongeon dans cette préexpression qui précède le mot articulé et se contente ensuite de synonymes en kyrielle de mots qui se regroupent uniquement par affinités phoniques, de balbutiements, interjections et surtout, itérations. Il s'agit d'un poète percussif, mais non bruyant : son métronome est peut-être le battement du coeur... Une poésie d'inventaire qui suggestionne puissamment et agit comme une drogue sur l'intellect du lecteur. »
Eugeno Montale