Il est un pan oublié de l'histoire. Bien des édifices dont nous voyons aujourd'hui les vestiges sont dus à des travaux de génie civil, ordonnés à des militaires par des chefs soucieux de les arracher à l'oisiveté générée par les temps de paix. Mais ces entreprises souvent titanesques ont un prix : le mécontentement des légionnaires à l'égard de ces tâches considérées parfois comme inférieures et assimilées à des corvées, mécontentement dont l'expression ultime est illustrée par le cas tragique de l'empereur Probus, assassiné par ses propres soldats.
Ces travaux, pour ingrats et pénibles qu'ils soient pour l'armée, contribuent pourtant largement à la prospérité des régions conquises. En ouvrant des routes, en construisant des ouvrages d'art, en creusant des canaux, en exploitant les roches et les argiles disponibles localement, les soldats participent au développement économique et à la richesse des habitants. Et, plus généralement, ils contribuent à la romanisation des provinces.