Le grand homme du XVIIe siècle, c'est lui. À 21 ans, le Grand Condé (1621-1686) écrase les Espagnols à Rocroi et vole de victoire en victoire. Il est le Cid, idole d'une génération qui se bat pour servir sous ses ordres.
C'est aussi un prince malheureux en amour, marié de force à une nièce de Richelieu qu'il a détestée dès le premier jour. Il en aime une autre, la charmante Marthe du Vigean.
À Paris, c'est la Fronde. La famille royale s'enfuit à Saint-Germain-en-Laye. Pour la seconde fois, Condé sauve la monarchie en organisant le siège de Paris. Le 18 janvier 1650, Mazarin, jaloux, l'emprisonne au donjon de Vincennes. Il y reste treize mois. À sa libération, exigée par le Parlement, le cardinal part en exil. C'est la seconde Fronde, celle des princes. L'Espagne hérite du héros dont rêvent tous les souverains.
En 1661, à la mort de Mazarin, Louis XIV reconnaît son erreur. La conquête de la Franche-Comté en dix-sept jours éblouit le Roi-Soleil. Après ses derniers exploits, le Grand Condé se retire dans son château de Chantilly. Il y défend le Tartuffe de Molière, invite à sa table arrosée de bons vins de Bourgogne libertins et jésuites, philosophes et jansénistes. Béatrix de l'Aulnoit éclaire d'un jour nouveau le duel entre le prince du sang et le Premier ministre italien dont la reine régente, Anne d'Autriche, refuse de se séparer, deux hommes si différents qu'ils finissent par se haïr à mort. S'ils s'étaient entendus, la France se serait épargné bien des malheurs.