Germaine Tillion nous démontre que l'oppression
des femmes sévit aussi bien dans les
pays chrétiens que musulmans et qu'aucun n'a
su totalement repousser cet héritage de la préhistoire
et du paganisme. Le pire est que cet asservissement
ne profite à personne : l'aliénation des
femmes aliène les hommes et appauvrit dramatiquement
les régions où elle pèse le plus. Il aura
fallu qu'une ethnologue remonte jusqu'aux origines
de l'humanité, se fonde sur ses travaux
scientifiques, interroge sa mémoire pour que
nous soyons propulsés, incidemment, à l'avant-garde
du féminisme et que nous comprenions le
mal commun qui frappe à la fois l'oppresseur, sa
victime et la civilisation qui les porte.