Le Jongleur de nuages
Roman
Été 1917. Quelque part dans le nord de la France, un camp de travailleurs chinois sur la route des tranchées. Une Chine gouailleuse et drolatique, où se côtoient bandits de grand chemin, coiffeur de la Cité Interdite, coolies, républicains, bourreaux impériaux et laissés pour compte d'un Empire du Milieu déchiré par la guerre civile, la famine et les exactions des Seigneurs de la guerre.
Dernier survivant de la petite communauté juive de Kaifeng, Isaïe, lui, n'est pas un Chinois comme les autres. S'il se retrouve à l'autre bout du monde, c'est en quête de ses racines incertaines. Une singularité qui lui vaut suspicion de la part de ses compagnons, pourtant eux-mêmes victimes du racisme quotidien déclenché par leur présence dans la région. Car c'est avec stupeur qu'on y accueille les « Oui Oui » - « parce que c'est tout ce qui savent dire ces pauv'gens ! » Stupeur mais surtout mépris et raillerie, pitié et jalousie. Jusqu'au jour où, brisant les tabous, Petite Marie osera tendre la main à Isaïe. Au risque de fâcher les dieux et de retourner le destin.
De l'arrière-front au Paris folâtre des grisettes et des fumeurs d'opium, commence alors le périple initiatique de celui qui, rejeté comme Juif et honni comme Chinois, s'acharnera à découvrir l'harmonie entre ses deux moitiés de Ciel.
À travers ce roman sur le regard, celui des autres, mais aussi celui qu'on se porte à soi même, Ysabelle Lacamp, auteur de nombreux succès - Le Baiser du Dragon, L'Éléphant bleu, L'Homme sans fusil - jette avec élégance, émotion et drôlerie, un pont entre les cultures.