Une dégustation de petites saucisses au curry, un éclair, un grand bruit, et puis plus rien...
Dans les ruines d'une grande surface à Berlin, après un attentat, cinq personnes errent entre la vie et la mort. Près du tapis roulant de la caisse huit, c'est le chaos : tout est renversé, empilé, calciné... Pourtant, Lotte, Edith, Miklas et les autres ont quelques difficultés à comprendre ce qui s'est réellement passé.
Peu à peu, chacun s'ouvre et se révèle aux autres, dans un bel effet de miroir. Car leurs échanges confrontent le lecteur-spectateur à ses propres contradictions face au monde de l'après-11 septembre 2001.
Un sujet dramatique qui laisse néanmoins la part belle à l'humour et à la dérision.
Miklas
: On était des centaines dans ce magasin, des centaines de corps déchiquetés. Alors ils sont où, les autres ? Ils sont où ?
Mourhad
: Ils sont partis. Ils ont lâché prise.
Lotte
: Oh putain, vous m'avez foutu une de ces trouilles ! C'est vous le caissier ?
Miklas
: « Lâcher prise » ? Ça veut dire quoi, « lâcher prise » ? Vous étiez là aussi au moment de l'explosion ? ... Attendez, attendez mais on est con. On est complètement con. C'est sûrement lui. Il s'est fait sauter avec sa bombe dans le centre commercial. C'est à cause de lui qu'on est là !
Lotte
: Pourquoi ce serait forcément lui ? Ça pourrait être toi, après tout.
Miklas
: Moi ? Alors là, laissez-moi rire. Non franchement, est-ce que j'ai une tête de poseur de bombes ?
Lotte
: C'est quoi la tête d'un poseur de bombes ?