Dans l'esprit de ses pères fondateurs, la Cour européenne des droits de l'homme, créée en 1959, se voulait « une conscience qui sonne l'alarme ». Au fil des ans, elle est devenue pour plus de 800 millions de citoyens et de résidents, de l'Atlantique au détroit de Béring, le dernier rempart contre les dérives autoritaires et les atteintes aux droits fondamentaux.
Aussi méconnue qu'indispensable, cette cour de justice paneuropéenne, qui étend son autorité sur quarante-six États - depuis le retrait de la Russie en 2022 -, forme l'esquisse judiciaire des États-Unis d'Europe dont rêvait Churchill au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Ses décisions s'imposent à tous, et donc à la France, dans d'innombrables domaines, qu'il s'agisse de la GPA, de la liberté d'expression, de la garde à vue et, demain peut-être, de l'urgence climatique.
Foncièrement progressiste, la CEDH qui siège à Strasbourg, est honnie par l'extrême droite et la cohorte des populistes, souverainistes et autres conservateurs en mal d'électeurs. Ses plus farouches adversaires n'hésitent pourtant pas à s'y précipiter quand leurs propres intérêts sont en jeu...
Hervé Asquin rappelle la genèse épique de cette instance aux pouvoirs sans équivalent, dévoile ses coulisses et détaille ses décisions emblématiques, qui façonnent le droit européen et les libertés fondamentales sur le continent.