Le Laboureur de Bohême
(1401), de Johannes von
Tepl, est un texte majeur
de la littérature de langue
allemande marquant une
véritable transition du
Moyen Âge à l'époque
moderne.
Il s'agit d'un dialogue,
construit selon le traditionnel schéma de la disputatio, qui oppose en
32 chapitres un veuf, éploré et révolté, à la mort qui vient de lui ravir sa
bien-aimée, dialogue sans fin que seule l'intervention de Dieu peut clore,
au 33e chapitre.
La traduction commentée de ce dialogue comporte une introduction qui
situe l'oeuvre dans son contexte social et historique. Elle est complétée
par une étude des propos échangés, des motifs qui jalonnent l'échange et
de l'iconographie que les différents imprimeurs du XVe siècle ont choisi
d'associer au texte, ce qui permet d'aborder la question de la fonction de
l'image. L'étude de ces bois gravés, sujet très peu traité jusqu'à présent,
permet d'aller plus loin encore dans la compréhension de ce livret, d'en
saisir toute la richesse et de mieux comprendre l'époque qui le vit naître
Ce qui contribue au succès pérenne de ce dialogue, c'est le fait qu'une
expérience individuelle et universelle est placée au coeur de l'oeuvre :
la perte d'un être aimé. L'individu, poussé par le chagrin, ose soudain élever
la voix et affirmer sa particularité. Pour cette raison, il s'adresse aujourd'hui
encore à chacun d'entre nous.