«Cet ouvrage a pour objet de présenter l'«écriture» picturale de
la religion liée à la Grande Déesse de la vieille Europe, écriture
composée de signes, de symboles et d'images des divinités. Telles
sont nos sources fondamentales pour reconstruire cette scène préhistorique
; elles sont essentielles à une véritable compréhension
de la religion et de la mythologie occidentales. [...] L'étonnante
répétition des associations symboliques au cours du temps et dans
toute l'Europe sur les poteries, les figurines et autres objets de
culte m'a convaincue que nous sommes là devant autre chose que
de simples «motifs géométriques» : ces signes appartiennent à un
alphabet métaphysique.»
M.G.
Traduite en France pour la première fois, Marija Gimbutas (1921-1994),
archéologue américaine d'origine lituanienne, professeure à l'Université
de Californie et auteure d'une vingtaine d'ouvrages, est une spécialiste de
l'Europe néolithique.
Dans Le langage de la déesse, son ouvrage le plus important, elle questionne
près de deux mille objets de la période néolithique européenne et en
décrypte les symboles. Elle montre qu'il y a là une véritable écriture picturale
qu'elle déchiffre pour mettre au jour les contenus cultuels et idéologiques
de la «vieille Europe».
On a pu comparer ce glossaire fondamental des motifs picturaux, clés
de la mythologie de cette période, au glossaire des signes de hiéroglyphes
établi par Champollion à partir de la pierre de Rosette. D'autres ont
salué l'invention d'une nouvelle méthode, l'«archéomythologie», qui relie
l'archéologie, la mythologie et l'anthropologie, et marque une rupture dans
l'étude de l'Europe néolithique.