Être homme et être femme constituent deux manières d'être au
monde, deux statuts complexes et distincts dans le cadre des
activités sociales et des représentations collectives ; et si celles-ci
sont prises dans les cadres de la normalisation de genre, elles n'en
demeurent pas moins réelles et structurantes, quelles que soient les
variations historiques et culturelles dont les chroniques, les romans,
les films, les bandes dessinées nous apportent le témoignage. Même
si l'habitude et l'éducation semblent reconduire l'évidence des
places de chaque sexe dans son groupe social et dans une conception
binaire associée à l'ordre du monde, une telle vision de la dualité
est une création culturelle transmise, reproduite et nuancée au
fil des générations : étudier les fausses évidences, dévoiler les singularités
oubliées, défricher les formes artistiques les plus récentes,
tels sont les objectifs que ce sont fixés les participants au colloque
nîmois en prenant comme supports de réflexion des récits allant du
Moyen Âge au XXIe siècle. Ils interrogent les modalités de transmission
des codes de représentation au sein de la parenté quand elle se
développe dans des formes narratives où la réalité se conjugue à la
fiction à des fins d'exemplarité.