L'auteur dénonce les idées reçues sur le libéralisme politique. Contrairement à de nombreux auteurs il refuse de se plier à l'injonction de ne pas séparer le libéralisme politique du libéralisme économique. La liberté dont parle la philosophie politique libérale n'est pas celle que revendique la théorie économique néoclassique.
Le libéralisme politique perd donc sa portée émancipatrice s'il n'adjoint pas au primat de la souveraineté individuelle, les valeurs d'égalité et de solidarité.
L'attention accordée à l'égalité est inhabituelle chez les philosophes du libéralisme, mais elle doit être comprise à l'aune de sa compatibilité avec la liberté. Quant à la place accordée à la solidarité, elle est nodale. Sans elle, la connivence entre libéralisme et socialisme, qui dessine un autre avenir que celui de la globalisation néolibérale, est privée de fondements.
La perspective esquissée à travers ce dialogue sera sans doute jugée excessivement optimiste, mais il faut refuser de laisser notre imagination s'enfermer dans l'alternative du réalisme et de l'irréalité : l'irréel, voire l'impossible, n'est-il pas ce qui donne couleur et sens à la réalité ?