« En coupant la tête à Louis XVI, la Révolution a coupé la tête à tous les pères de famille : il n'y
a plus de famille aujourd'hui, il n'y a que des individus », écrivait Balzac dans Mémoires de deux jeunes mariées.
Avec la Révolution française, la famille entre en crise : on passe d'une société holiste (du grec holos : entier)
à une société individualiste. La cellule de base n'est plus la famille mais l'individu.
Alors que les sociétés holistes sont structurées par un lien de filiation, les sociétés
individualistes offrent la possibilité de choisir sa propre définition de soi.
François de Singly montre ici comment c'est la logique de l'amour qui prime dans la famille d'aujourd'hui,
et donc le lien électif plutôt que le lien hérité. Mais la crise vient précisément du lien électif,
par définition plus instable, en politique comme dans la famille. L'auteur insiste donc sur le progrès
que représente l'individualisme (à ne pas confondre avec l'isolement) pour le pouvoir
qu'il représente de dire « non » et donc de dire « je ».