En 1980, Paul Virilio annonçait « l'envahissement des territoires, leur occupation, un résumé du monde obtenu par l'ubiquité et l'instantanéité de la présence militaire... un pur phénomène de vitesse ». En 2009, il poursuivait : « depuis plusieurs années, l'extérieur l'emporte partout sur l'intérieur et l'histoire géophysique se retourne tel un gant ».
La situation actuelle n'offre donc aucune prise. La « fin de l'Histoire » masque avant tout une fin de la géographie et de son continuum.
L'immédiateté exclut l'étendue. Monde fini, fin de la géographie...
Comment reconfigurer l'espace pour calmer les flux ? Avec la crise de l'espace réel se profile le risque de l'enfermement des hommes sur une planète désormais réduite à rien. D'où cette irrépressible pulsion littoraliste qui caractérise notre modernité depuis plus d'un siècle et ne fait désormais que s'accentuer.