Petit-fils de paysans d'une haute vallée de Suisse alémanique,
Karl, né au début du siècle, se prend de passion pour la langue
et la littérature françaises. Dans l'effervescence intellectuelle et
politique de l'entre-deux-guerres, il goûte à la vie de bohème,
mais surtout il entame une vie de véritable homme de lettres.
Travailleur forcené, il traduira en allemand plus d'une centaine
d'ouvrages français, aussi bien classiques que contemporains.
Jusqu'à sa mort, il organise lectures et conférences,
collabore à des revues, se charge d'éditions, côtoie les auteurs
qui seront bientôt célèbres. Mais, pour autant, ce passionné
n'oublie pas de vivre avec la même générosité. L'homme de
lettres est aussi homme et citoyen, de sorte que ce portrait, à la
fois drôle et émouvant, est aussi le miroir d'une époque.
Un précédent roman, L'homme que ma mère a aimé, inspiré par
la vie de sa mère, comportait ce que l'auteur appelle lui-même
«une tonitruante lacune», désormais comblée ici par l'évocation
romanesque de la vie de son père.