Le livre des merveilles et le cuir du langage une lecture de L'Usage du monde de Nicolas Bouvier
Au cours de l'été 1953, deux jeunes gens quittent Genève à bord d'une petite Fiat Topolino pour rejoindre l'Inde. Même si le voyageur affirme dès l'abord, en une formule devenue célèbre, qu'« un voyage se passe de motifs », la curiosité et la volonté de « rencontrer le monde » ne sont certainement pas pour rien dans ce départ. Il s'agit aussi de « s'arracher » à des attachements trop confortables. Nicolas Bouvier et Thierry Vernet partent pour vivre un corps-à-corps avec l'inconnu et l'indicible, parce qu'ils se savent et se veulent créateurs de leur vie et d'une oeuvre.
Au retour, Nicolas Bouvier, l'écrivain, et Thierry Vernet, le peintre, transforment la route qu'ils ont suivie de Genève à Kaboul en un récit époustouflant, écrit à quatre mains : les mots de Bouvier, les dessins de Vernet. Plus qu'un récit de voyage, L'Usage du monde est une oeuvre qui touche à ce que la littérature a de plus puissant et de plus mystérieux.