En 1568, à Francfort, l'éditeur Sigmund Feyerabend publiait Le livre des métiers, un recueil de cent quatorze gravures accompagnées d'autant de poèmes, fruit du travail de deux remarquables artistes allemands de la Renaissance : le dessinateur et graveur Jost Amman (1539-1591), et le cordonnier-poète Hans Sachs (1494-1576), dont Wagner fera l'un des principaux personnages des Maîtres chanteurs de Nuremberg. Dans Le livre des métiers, les talents conjugués du dessinateur et du poète se complètent pour donner un riche aperçu des corporations de métiers qui existaient au seizième siècle dans une ville comme Nuremberg, où travaillaient les deux artistes. La ville indépendante de Nuremberg était alors l'un des principaux foyers du renouveau humaniste en Allemagne et un centre de production artisanale fort renommé, en particulier pour ses orfèvres, ses armuriers, ses facteurs d'instruments de musique, ses graveurs. Ce remarquable ouvrage est donc à la fois un document d'histoire sociale et un chef-d'oeuvre de l'édition de la Renaissance.