Le Livre français au Québec 1939-1972
Le livre n'est pas un objet comme les autres. Véhicule de la pensée, le contenu d'un ouvrage n'est pas seulement matériel, mais également spirituel, intellectuel et culturel. Objet politique et commercial à valeur symbolique, c'est aussi est un remarquable vecteur d'influence. « Dans les relations internationales, il est le support attitré de l'idéologie d'un pays, son meilleur ambassadeur spirituel. L'apologiste de ses moeurs, l'historiographe de ses gloires ». A plusieurs points de vue, c'est un objet d'histoire privilégié qui permet de jeter un regard nouveau sur l'histoire politique, l'histoire culturelle et l'histoire des relations internationales. Pourquoi étudier le livre français au Québec ? Parce que celui-ci y tient une place capitale. Parce que la France a gardé aux yeux des Québécois les traits de la mère patrie. Amour ou rejet, les Québécois ne sont jamais indifférents envers elle. Enfin, pour apporter un regard nouveau sur l'histoire des relations entre la France et le Canada.
1939 : Entrée en guerre de la France. Celle-ci ne peut plus approvisionner ses marchés de livres mondiaux. Le Québec prend sa place, et, pour la première fois dans l'histoire, le livre français pénètre massivement dans la province de Québec. 1972 : fin de l' » affaire Hachette », crise de premier ordre qui a tenu une place importante dans les relations franco-québécoises de cette époque. Mise en place d'une politique québécoise du livre. Entre ces deux dates, toute une histoire qui se construit, des relations qui s'approfondissent, des rôles qui s'inversent, des acteurs qui se révèlent. Une passionnante plongée dans le monde de l'édition, résultat de remarquables recherches de Philippe Roy. Un minutieux travail d'historiographe que nous ne pouvons que souligner, et qui fera rapidement référence, tant il est unique, pertinent, presque exhaustif.