Chez moi la lune entre quelquefois, des jungles et des montagnes apparaissent sur les murs, une ville dort sous mon lit. Dans cette quiétude, des machines tournent, cressonnent d'un peu de bruit, murmurent la caresse de l'eau qui use le bois et la pierre ; ou sommeillent. C'est un monde ouvert mais replié, à couvert. Je sais que les déploiements ne requièrent pas d'espace ; ils le créent.
De ce simple logis niché sous les combles, on ne saurait dire s'il prolonge ou façonne l'homme qui l'habite, entêté qu'il est à retourner l'espace comme un gant. Son hôte y cultive un goût immodéré pour la géométrie, la mécanique et l'astronomie, et se plaît à faire éclore des paysages, surgir une seiche dans un verre d'eau ou manipuler les nuages au détour d'une vitre bosselée.
Immersion dans un cabinet de curiosités illustré, Le Logis suit les aventures immobiles d'un homme qui, retiré en son antre, prend toute part au monde et respire avec lui.