Et si on m'appelle «Loup»
Ne m'en sens pas déshonoré
Ni que sur moi les bergers crient
Ni d'être par eux pourchassé ;
J'aime bien mieux bois et buissons
Que ne fais de palais ni maison,
Et joyeusement j'irai vers elle
Parmi le gel, le vent, la neige.
Peire Vidal (1150 ?- 1210 ?) était fils d'un «pelissier», un
fourreur de Toulouse, mais toutes les anecdotes qui ont trait à son
existence nous disent qu'il fréquenta plutôt les cours, les chevaliers
et surtout leurs dames. Homme du Sud-Ouest il a beaucoup
voyagé. On le trouve à Marseille, en Italie, en Espagne, à Chypre
et même en Hongrie, mais la Provence, la Proensa est sa terre d'élection
: cette terre «entre le Rhône et Vence/enclose entre mer et
Durance».
[...] Peire Vidal, c'est la vitalité du désir jointe à l'extravagance
du comportement et il nous touche toujours, comme un
frère peut-être, homme comme nous imparfait, vantard fantasque
et impénitent chasseur, ayant toujours en tête la quête et la
conquête du bonheur.
(extraits de la préface de Francis Combes)