De tous les chefs du service de renseignement extérieur français depuis la guerre, Alexandre de Marenches (1921-1995) est celui qui est resté le plus longtemps en place. Il est aussi celui qui a porté le plus de secrets d'État, celui qui a eu les relations les plus étroites avec les responsables de l'exécutif, celui qui a noué les liens les plus forts avec les dirigeants étrangers. Grâce à lui, les services secrets français sont devenus sous Pompidou et Giscard un outil redoutable, constamment à la pointe de la guerre froide.
Volontiers intrigant, ce grand seigneur fastueux avait le goût du risque et la manie du secret (même s'il était largement fabulateur sur son propre passé !). On pensait jusqu'à présent qu'il s'était mis à table une fois pour toutes dans le formidable best-seller qu'il avait écrit en 1986 avec Christine Ockrent. Mais c'était mal le connaître.
La spectaculaire découverte par Jean-Christophe Notin de plus de 50 années de carnets intimes et d'une masse de documents confidentiels accumulés à l'insu de tout le monde bouleverse toutes les certitudes. L'homme y apparaît dans sa vérité, loin des images qu'il a lui-même fabriquées.
De l'anticommunisme obsessionnel au renversement du shah d'Iran, des interventions en Afrique aux opérations clandestines dans le Pacifique pour protéger les essais nucléaires français, ce livre abonde en révélations et en scoops. Il revisite et enrichit un long chapitre de l'histoire de la Ve République et dresse de l'un des maîtres espions de notre époque un portrait absolument inédit.
Un document capital.