La capacité de l'homme à comprendre est illimitée.
Werner Heisenberg
Prix Nobel de physique en 1933, l'allemand Werner Heisenberg (1901-1976) est l'un des principaux fondateurs de la mécanique quantique. De culture encyclopédique (littérature, philosophie, poésie, grec, musique), il laisse une oeuvre scientifique et philosophique, dont Le Manuscrit de 1942 est sans doute l'expression la plus aboutie.
Ce texte se présentait initialement sans titre ni date, Heisenberg l'ayant distribué à quelques proches seulement, sous le sceau du secret, en raison des critiques ouvertes qu'il contenait à l'encontre du régime nazi. À cette époque, il est engagé dans un travail dans le domaine de la théorie des particules élémentaires. À travers l'exposé des théories de la physique quantique, qui bouleverse notre mode de pensée en introduisant le concept apparemment paradoxal de « loi d'incertitude », c'est le problème général de la connaissance qu'il choisit d'aborder, posant notamment la question de la responsabilité du savant face au politique. Il examine en conséquence la répercussion, dans les disciplines traditionnelles comme dans l'existence quotidienne de chacun, de cette « nouvelle position à l'égard de la réalité » qu'induisent les sciences contemporaines.