Il y a une station d'autobus dans la banlieue marseillaise qui
évoque à la fois le voyage et son renoncement : c'est Rimbaud-Baumettes
devant la prison du même nom.
Parce qu'il a lu en prison une biographie du «poète aux
semelles de vent», le héros du roman, Toni Bonneveine, trouve
cette association insupportable. Sa première idée d'homme libre
est d'effacer le nom de Rimbaud du panneau de l'abribus. Cette
obsession, d'autant plus violente qu'il ne parvient pas à passer
à l'action, va le conduire à entrer, par l'intermédiaire de son
avocat, en relation avec des malfrats pour qu'ils réalisent son
étrange projet.
Il est loin d'imaginer qu'il va devenir le cobaye d'un truand
mégalomane et pervers, Joseph Carco, qui a abandonné le trafic
de drogue pour se recycler dans la torture «clés en mains».
Grâce à des «expériences scientifiques», «le Marchand de
Torture» espère monnayer les résultats de ses recherches auprès
des dictateurs et autres services secrets.
Dans la lignée des grands maîtres du roman noir français,
Jacques Mondoloni nous tient en haleine jusqu'au bout.
Luciano Melis
«... l'un des rares livres qui m'aient fait peur»
Roger Martin - (Quoi Lire)