Dezsö Kosztolányi (1885-1936) occupe dans la littérature
hongroise du XXe siècle une place de tout premier plan. Son
talent s'illustre dans quasiment tous les domaines de l'activité
littéraire - poésie, romans, nouvelles, traduction, articles et
essais.
Le Mauvais Médecin, inédit en français, est son premier
roman. Par sa brièveté, il s'apparente à un genre littéraire
en vogue en Hongrie depuis le XIXe siècle : a kis regény, le
«roman bref».
Si Le Mauvais Médecin est bien le premier roman
de l'auteur, il ne s'agit pas pour autant de l'oeuvre d'un
débutant. Et du reste, le style incomparable de Kosztolányi y
est déjà présent, incontestablement : pureté de la langue,
concision extrême de la phrase, du récit, cruauté de la
thématique.
Cruauté de la thématique en effet : on assiste, sur une
centaine de pages, à la tragédie vécue par István et sa femme.
Ce récit est celui de la mort de leur petit garçon, qu'un mauvais
médecin a condamné, et des tourments qui accablent
ces parents endeuillés.
Ce court roman est suivi d'une nouvelle, Baignade, et
d'un poème, Chant pour un enfant malade, présentés dans
une nouvelle traduction.