Le Médecin de campagne
« Monsieur, quand je vins m'établir ici, je trouvai dans cette partie du canton une douzaine de crétins, dit le médecin en se retournant pour montrer à l'officier les maisons ruinées. La situation de ce hameau dans un fond sans courant d'air, près du torrent dont l'eau provient des neiges fondues, privé des bienfaits du soleil, qui n'éclaire que le sommet de la montagne, tout y favorise la propagation de cette affreuse maladie. » Puis ajoutant que, sans sa venue, le crétinisme se serait étendu, il demanda : « N'était-ce pas rendre un grand service au pays que d'arrêter cette contagion physique et intellectuelle ? »
Mais ce roman de 1833 n'est pas simplement le récit d'un homme qui consacre sa vie au bonheur d'un village, un rénovateur qui donne à Balzac l'occasion d'analyser le développement rural et d'inscrire en son livre une certaine utopie.
Le Médecin de campagne est aussi une histoire privée, celle précisément du docteur Benassis, prise entre un début malheureux et une fin prématurée.