Parmi les dialogues de Platon, il en est un, en général dédaigné des philosophes, qui a pourtant suscité une bibliographie aussi abondante que les plus célèbres et les plus difficiles : c’est le Ménexène, dialogue à la fois simple et énigmatique. La donnée – une oraison funèbre de type traditionnel, improvisée par Socrate et encadrée par un dialogue de présentation et de conclusion – ne prêterait pas à grandes discussions si l’auteur n’était Platon. On a bien essayé de lui contester la paternité de cette œuvre, mais le témoignage d’Aristote, qu’il est difficile de récuser, est bien là ; et la querelle, depuis longtemps éteinte par un article court et précis de Diels, n’a pas été depuis durablement ranimée.