« Les guetteurs de la passe du Lido sonnèrent les cornes quelques instants après le lever du soleil sur l'Adriatique.
Les troupes terrestres venues d'Orient et d'Occident se mirent en position défensive sur la longue bande de sable fortifiée qui barrait la lagune. Derrière eux, trois cents navires frémissaient du martèlement des pieds de vingt mille matelots.
Dans le palais ducal, les chefs de la coalition étaient tous là. Tous ceux qui avaient fini par comprendre que ce danger en lequel ils n'avaient pas cru était désormais aux portes de Venezia. Venezia... qui gardait en son sein le dernier espoir des peuples du pourtour méditerranéen.
Lorsque les énormes trirèmes d'un autre âge, équipées d'appareillages inconnus couvrirent l'horizon marin et que les défenseurs du Lido furent en mesure d'apprécier la taille gigantesque des ennemis, un frisson de terreur parcourut les troupes de la coalition. »