Le mirage bio
Le « bio » envahit les rayons, il est régulièrement présenté comme une alternative sans pesticides, durable et profitable à la fois pour le consommateur, le producteur et la planète. Sa consommation traduit des préoccupations sanitaires et l'émergence d'une conscience écologique dans la population. Au même moment, l'agriculture française subit une crise de compétitivité et une crise sociale sans précédent.
La philosophie qui sous-tend le bio repose sur l'appel à la nature et à la santé, alimenté par un discours antimoderne qui puise sa source chez ses fondateurs. Le rejet des produits synthétiques au profit des solutions qualifiées de « naturelles » ne repose pas sur un fondement scientifique valable. Lorsque l'on se penche honnêtement sur les divers indicateurs comparant l'agriculture bio et l'agriculture conventionnelle (nutrition, toxicité, goût, consommation d'énergie, changement climatique, pollutions, rendement, biodiversité), on se rend compte que la seconde n'a pas à rougir de ses performances et surpasse bien souvent la première.
En déconstruisant la philosophie « marketing » par une analyse des préceptes, des fondements philosophiques et de la stratégie marchande, l'auteur montre en quoi le bio constitue un mirage anti-progrès qui n'offre pas une solution souhaitable pour nourrir 10 milliards d'êtres humains et affronter les défis environnementaux qui nous attendent.
Sans donner un blanc-seing à l'agriculture conventionnelle, il défend le bilan du progrès agricole actuel et une continuité de celui-ci reposant sur les technologies.
Laurent Pahpy prône une autre forme de « bio », les biotechnologies dont les solutions sont déjà éprouvées à l'étranger et promettent de formidables avancées.