«Les Français souffrent de l'inadéquation entre
l'héritage de leur histoire et les règles de la compétition
actuelle qui les condamne à une forme
de marginalité. Ils n'ont pas envie de devenir des
Suisses. Ils ont peut-être tort.» Marcel Gauchet,
lui, a sûrement raison. Car la Suisse, c'est environ 8
millions d'habitants, une démocratie participative
exemplaire et des résultats économiques épous-touflants
: le salaire moyen est deux fois supérieur
à ce qu'il est en France, la balance commerciale est
excédentaire avec presque tous les pays, y compris
avec la Chine, et plus de 20 % d'immigrés contribuent
à ce succès. Pourtant, dans l'imaginaire français,
la Suisse se réduit à l'évasion fiscale, au secret
bancaire, à une xénophobie bien ancrée et au
chocolat.
François Garçon remet les pendules à l'heure. Sa
radiographie aboutit à un constat : malgré de
nombreuses polémiques et de fortes disparités régionales,
les Suisses ont su créer et entretenir leur
prospérité.