Le modernisme et les fondements du droit
La société moderne, depuis des siècles, fonctionne sur un rejet absolu des mondes qui lui sont antinomiques, les mondes du sauvage et du sacré. Pourtant, comme le montre l'auteur, ces mondes sont inhérents à la modernité même. Et c'est avec la fracture qui en résulte dans l'auto-fondation de la modernité que le droit trouve ses fondements actuels - fondements qui correspondent à des types variés de la nation moderne, qu'il s'agisse de la notion délimitée par un territoire ou de la nation conçue comme universellement orientée dans des formes telles que l'impérialisme, le globalisme ou les droits de l'homme.
S'inspirant de ressources inexploitées en théorie sociale, l'auteur montre que le droit fonctionne comme un pivot tant dans la modernité qu'au-delà. Relevant du « moderne », le droit s'élance au point de s'identifier à la société moderne. Au-delà du « moderne », et par l'incorporation d'éléments du sauvage et du sacré, il en arrive à constituer cette société même.
Le droit étant ainsi situé dans une position décisive pour la modernité, l'auteur fait un large, mais significatif, tour d'horizon ; partant de la colonisation des Amériques, et traversant la pensée européenne des Lumières, il en arrive à discuter des revendications illégitimes contemporaines sur le « global ». Par ce travail sur les origines de la modernité, Le modernisme et les fondements du droit constitue une contribution importante dans le cadre des études sur le droit et la société, aussi bien qu'en philosophie du droit et en doctrine juridique.