Au IIe siècle avant notre ère, Rome a étendu sa domination sur l'ensemble du bassin méditerranéen au terme d'une série de guerres menées contre Carthage et les grands royaumes gréco-macédoniens héritiers d'Alexandre le Grand. Phénomène inédit, la République romaine est devenue ce que les théoriciens des relations internationales qualifient de « puissance unipolaire ».
Dans le prolongement des travaux récents qui ont contribué à renouveler l'historiographie contemporaine consacrée à l'impérialisme romain, cet ouvrage se propose d'étudier, dans une perspective résolument interdisciplinaire, les quatre décennies d'« unipolarité romaine » qui ont précédé la chute de Carthage en 146 a.C. En analysant la structure du système international ancien, cette étude jette un nouvel éclairage sur les motivations profondes qui ont guidé la politique extérieure de Rome durant cette période charnière. Ainsi, ce « moment unipolaire » s'avère être une étape cruciale dans le développement de ce qui allait devenir l'Empire romain, dont l'étude offre une contribution originale à un débat historiographique depuis longtemps engagé.