Cet ouvrage regroupe plusieurs travaux concernant les relations entre l'espace soumis aux souverains carolingiens et le monde musulman. Il s'inscrit dans le cadre plus général d'une enquête consacrée aux rapports entre l'Occident chrétien et l'Islam avant les croisades avec, en arrière-plan, les thèses formulées au siècle dernier par Henri Pirenne et Maurice Lombard. Les articles regroupés révèlent d'abord que derrière les conflits et les combats chers aux chansons de geste, ces deux univers nouèrent des relations beaucoup plus pacifiques, voire des alliances lorsque le contexte l'imposait. Ils montrent surtout que loin de former un monde clos et fermé aux échanges, la Méditerranée des VIIIe-Xe siècles demeura un espace privilégié aux relations diplomatiques dans lequel circulaient non seulement des ambassadeurs, mais aussi des négociants et des produits, à un rythme toutefois plus ralenti que par le passé. Avec l'apparition de nouvelles puissances politiques au milieu du VIIIe siècle, et dans un monde méditerranéen jusque-là dominé par Byzance, débute une nouvelle période qui n'appartient déjà plus à l'Antiquité et pas encore au Moyen Âge, dans laquelle Aix-la-Chapelle, Bagdad et Cordoue sont appelés à jouer un rôle déterminant.