Ben couché avec un vieux journal. Gus à distance, Ben, laisse échapper en lisant. - Incroyable...
Gus.- Quoi?
Ben, sans relever la tête de son journal. - Rien. J'ai rien dit.
Gus. - Je t'ai parfaitement entendu, Ben.
Ben. - Ah oui, j'ai parlé?
Gus. - Oui. Tu as lâché un mot.
Ben. - Et lequel s'il te plaît?
Gus. - Tu as dit «incroyable».
Ben. - «Incroyable»?
Gus. - Exactement.
Ben. - «Incroyable»... Ah oui, tu as raison,Gus, c'est exact...
Ben se replonge dans sa lecture.
En écho au célèbre Monte-plats de Harold Pinter - et pour prolonger le destin de ses personnages Ben et Gus - voici un Monde plat où presque plus rien ne se transmet entre père et fils, entre homme et femme, entre vie et vie... hormis peut-être l'art de bousiller ses chances... un monde abruti où l'amour pousse encore quelques tiges incertaines.
Cette pièce forme un diptyque avec L'Ami de grand chemin.
Ces textes sont nés de la rencontre, sur la page et sur le plateau, avec des détenus de la prison de la Santé.