Le mouvement indigéniste en Amérique latine
Comment éliminer les différences raciales, ethniques et culturelles qui séparent les Indiens des Blancs et des métis afin de « nationaliser » le corps social ? Par quel moyen résorber l'altérité indienne dans la trame de la nationalité ? Mais aussi de quelle façon asseoir l'identité nationale sur la base de l'india-nité ? Telles sont les questions que l'indigénisme pose en Amérique latine à partir du XIXe siècle et auxquelles il s'attache à donner des réponses.
Mouvement à la fois nationaliste et populiste dont l'apogée se situe entre 1920 et 1970, l'indigénisme oriente le cours d'une politique, dicte des normes à la société, impose des canons aux lettres et aux arts, préside à la réécriture de l'histoire au cours de ces cinquante années qui vont de la Révolution mexicaine à l'entrée du sous-continent latino-américain dans l'ère de la globalisation néolibérale.