La jeune femme regarde Agent Evangelos qui
répète en lui-même «Parce que je vous ai menti,
parce que Polina ment, comme Alisa Model,
comme ment la direction, comme mentent les
gardes-frontières, comme mentent les migrants
lors de leur interrogatoire, comme je me mens à
moi-même, comme tout le monde ici en Grèce
ment.»
Agent Evangelos aurait pu poursuivre l'interrogatoire.
Mais une question lui est venue, sans
qu'il sache trop pourquoi :
Après Le Patient du docteur Hirschfeld, le nouveau roman
de Nicolas Verdan. Un roman «noir» qui nous
embarque en Grèce, pays en proie à une crise économique
sans précédent et où sévissent la corruption et le
trafic d'êtres humains.
Le Mur grec, c'est l'histoire trouble de la construction
d'une frontière de barbelés sur les bords de l'Evros, le
fleuve marquant la frontière terrestre entre la Grèce et
la Turquie. Ce roman est le fruit de deux ans d'investigations
en Thrace orientale et à Athènes. La narration
littéraire rend ici compte d'une réalité observée lors de
reportages sur le terrain. Les personnages sont fictifs,
mais leur profil et leur histoire s'inspirent très précisément
d'authentiques rencontres de Nicolas Verdan
avec des membres de l'agence européenne en charge de
la lutte contre l'immigration clandestine, de la police
grecque et des réseaux de prostitution en Grèce. Le
mur grec est désormais construit. Il n'empêche pas les
mots de passer.