Des voix s'élèvent, s'approchent du centre de la scène qu'est ce livre et s'expriment. Ce qui les lie, c'est qu'elles portent toutes des contradictions. On pourrait s'en inquiéter, dans un monde où il faut constamment choisir son camp.
Mais ici, l'homme n'est ni bon ni mauvais. Il hésite, souffre, espère et doute, comme nous tous. N'est-ce pas là l'expérience qui est la nôtre aujourd'hui ? Chercher tant bien que mal à accorder nos paroles et nos actes ? Tenter de trouver du sens là où il n'y en a plus ? Voir que les choses sont sans espoir, et pourtant être résolu à vouloir les changer ?
Une adresse aux lecteurs qui intensifie la poésie, une façon de se réapproprier le discours sous forme de nouvelles. Antoine Wauters va toujours plus avant dans l'exploration des frontières du roman, et nous le suivons.
Et, fermant les yeux, nous rêvons de ce jour où il y aura, à la place du pullulement infini, des ministres des chemins de montagne, des ministres des rues jolies et à enjoliver, des ministres de la planche à roulettes, du tas de bois, du tas de foin, des ministres de la sieste pour tous, des ministres du pardon et de la chaussure de trail, des ministres du souvenir, de la vieillesse et du temps qui passe, des ministres-chiens et des ministres-coléoptères, des ministres à l'écoute des sols, des eaux, du vent, des faibles et des fragilisés. Des ministres de l'importance du songe, de la musique et des mots. Et, ayant dit cela, nous poursuivons.