Avec l'inauguration, en 2016, de la succursale du
Louvre à Abu Dhabi, précédant celle du Guggenheim
prévue en 2017, le musée accède à un nouvel âge : celui
d'un décentrement hors d'Occident. Lieux d'attraction
touristique, par les oeuvres qui y sont exposées, et par
eux-mêmes en tant qu'oeuvres des plus grands architectes
contemporains, les musées se montrent autant
qu'ils montrent, ils s'exposent autant qu'ils exposent.
Ils s'exposent ainsi à de multiples critiques, visant entre
autres leur prétendue universalité (le Louvre Abu
Dhabi notamment, qui se veut le «premier musée
universel du XXIe siècle dans le monde arabe»). En fait
d'universalité, l'Occident y expose des oeuvres d'art
arabo-musulmanes qu'il s'est appropriées tout au long
de son histoire coloniale. Question que Jean-Loup
Amselle place au coeur de ce livre, qui met en doute
cette forme d'exposition en tant qu'instance légitime
de représentation de l'altérité.