Le mythe d'Oedipe
Enfant abandonné, héros, roi, incestueux, parricide, à la fois père et frère, fils et mari... Comment définir Oedipe ? A-t-il une place parmi les hommes, ou le destin l'a-t-il, dès sa naissance, à jamais séparé des humains ? Mais s'il est « hors de l'humanité », comment expliquer la remarquable pérennité du mythe, son importance pour Freud, Nietzsche ou Kafka ?
À la question « Qui est Oedipe ? », les réponses sont multiples au fil du temps et selon les auteurs, les artistes et les penseurs. Au dix-neuvième siècle prend véritablement forme le nouvel Oedipe, en lutte non plus contre le destin, mais contre une part de lui-même - un personnage tourmenté et difficile, pleinement moderne, en somme.
Mais en fondant la psychanalyse, c'est le héros des tragiques grecs que choisit Freud comme symbole d'un autre type de drame : avec lui et le fameux « complexe d'Oedipe », le fils de Laïos et de Jocaste devient définitivement la figure fondatrice d'une autre vision de l'homme : la faute est nécessité, et le Destin se transforme en l'Inconscient.
En fin d'ouvrage, un cahier iconographique commenté retrace le parcours artistique du mythe, de la céramique antique au cinéma de Pasolini.